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Conférence sur « le statut de la langue russe » (Moscou, 29-30 mai 2007)

jeudi 2 octobre 2008, par Elena Jourdan



Cette conférence était organisée par les ministères russes des Affaires étrangères, de l’Education, de la Culture, sous le haut patronage du gouvernement russe et du président Vladimir Poutine. Elle a été ouverte en séance plénière par M. Sergueï Lavrov, ministre des Affaires étrangères et M. Dimitriï Medvedev, premier adjoint du président du gouvernement russe.

Son objet était de décrire la situation de la langue russe d’une part dans les Etats immédiatement voisins de la Russie, issus de l’éclatement de l’URSS, d’autre part dans le monde, en particulier là où existe une forte « diaspora » russe.

Quatre pays de l’UE étaient représentés : la France, l’Allemagne (Dresde), la Grande-Bretagne, la Roumanie, mais, à l’exclusion de la France, par des responsables de centres culturels, associations ou réseaux d’écoles russes eux-mêmes russes ou d’origine russe. J’étais donc le seul « non-Russe » de l’assemblée.

J’ai été invité à participer à cette conférence par M. Barabanov, Conseiller culturel de l’Ambassade de Russie à Paris. Après m’être assuré que je pourrais y exposer librement, dans le temps qui m’était imparti (10 minutes), le point de vue de l’A.F.R., j’ai accepté cette invitation. Les frais d’avion et de séjour étaient pris en charge par les parties invitantes.

Cette conférence se présente un maillon dans une chaîne d’initiatives organisées par la Russie, avec le soutien actif des plus hautes autorités de l’Etat, dans de nombreux pays, en faveur de la promotion et du développement de la langue russe, dans le dessein, par son truchement, d’améliorer l’image de la Russie dans le monde.

Dans un premier temps, je relaterai l’essentiel des principaux exposés prononcés, laissant bien entendu à leurs auteurs l’entière responsabilité de leurs propos (faits, chiffres et commentaires). Dans un deuxième temps, j’exposerai brièvement mon point de vue.


Dans son exposé liminaire, M. Dimitri Medvedev a souligné que promouvoir la langue russe dans le monde, « c’était répandre les valeurs de la culture russe » et insisté sur le fait que « la Russie est devenue plus forte et peut désormais consacrer plus d’attention à sa culture et à sa promotion à l’étranger ». D’après lui, « on compte en Russie 130 millions de personnes pour qui le russe est la langue maternelle, 30 millions à l’étranger, alors que 114 millions de personnes apprennent le russe comme langue étrangère ». La langue en tant que telle fait partie des « avantages concurrentiels » de la Russie dans le monde. M. Medvedev a exprimé la forte préoccupation du gouvernement russe quant à la situation difficile faite aux Russes dans certains pays étrangers et à la défense de leurs droits et rappelé le lancement de deux grands programmes en faveur de la langue russe, l’un sur le territoire de la Russie, intitulé « Programme fédéral ciblé « La langue russe », et l’un destiné à l’étranger, appuyé sur le « Fonds de la langue russe ».

Le député du parlement d’Ukraine, V. Kolesnitchenko, a, quant à lui, indiqué que, depuis 1994, 50 lois ont été adoptées en Ukraine dans le sens d’une exclusion du russe de l’usage des institutions d’Etat (en particulier dans le système judiciaire), et que son pays s’était engagé dans une politique de « dérussification » : depuis 1999, le nombre d’écoles et lycées où l’enseignement est dispensé en russe serait passé de 4500 à 3000. Certaines régions d’Ukraine ne comptent plus aucun établissement secondaire où l’enseignement se fait en russe.

Le politologue Viatcheslav Nikonov, directeur d’un Centre d’analyses politiques moscovite, a, pour sa part, plaidé pour la reconnaissance officielle, dans certains Etats voisins de la Russie, du bilinguisme. Il a rappelé qu’un habitant de la planète sur cinquante est un Russe et que l’Eglise orthodoxe de l’étranger compte 400 000 paroissiens. Il a exprimé son inquiétude quant aux menaces qui pèseraient sur la langue russe en Russie même, en particulier en liaison avec la mise en place de l’examen d’Etat unique (EGE), où l’épreuve traditionnelle de rédaction en russe est remplacée par un exercice de QCM. Illustrant à sa manière le redressement de la Russie, il a expliqué que les salaires des ingénieurs et managers en Russie sont désormais supérieurs à ceux de leurs homologues d’Europe orientale. De manière générale, le monde russe devient donc plus attractif. Il a conclu en posant lui aussi la question des valeurs culturelles, des idées que doit véhiculer la Russie en russe dans le monde et s’est demandé si le fameux soft power (m’agkaïa sila), pratiqué par l’UE, n’était pas au fond plus efficace.

K.P. Shepeleva, directrice du département de langue russe de l’université kirghizo-russe de Bichkek (Kirgizcko-rossijskogo slav’anskogo universiteta), a rappelé l’évolution du statut légal de la langue russe en Kirghizie depuis 1989 : en 1989 la Loi sur la langue de l’Etat de la République de Kirghizie reconnaissait au russe le statut de « langue de communication internationale (jazyk mežnacional’nogo obščenija) ». En 2000, une nouvelle loi confère à la langue russe le statut de langue officielle de l’Etat : tous les textes officiels sont publiés dans les deux langues, le kirghize et le russe. En 2004, la nouvelle loi sur la langue d’Etat stipule que le kirghize est à la fois langue de l’Etat et langue de communication internationale. L’entrée en vigueur de cette loi provoque une nouvelle vague d’émigration des Slaves. Elle est abrogée par la suite et on revient à la loi de 2000.

La Kirghizie compte 2000 écoles/lycées de langue kirghize, 130 écoles/lycées « ouzbèkes », 230 écoles/lycées « russes » : dans ces deux derniers types d’écoles, certaines disciplines sont enseignées en ouzbek, russe. Le pays a 53 universités, dont 12 sont privées.

M.I Sidorov, président du Conseil de coordination des communautés russes de Moldova constate qu’en Moldova, malgré le bilinguisme officiel, les écoles « russes » sont fermées les unes après les autres et affirme que les autorités moldaves se livrent à certaines formes d’épuration ethnique vis-à-vis des citoyens d’origine russe, slave plus généralement. Cependant, la langue russe reste demandée par les élèves et les parents, en dépit des barrières administratives. 280 écoles/lycées dispensent l’enseignement en russe.

Un collègue professeur de russe à l’université de Tachkent nous apprend que 15% des Ouzbeks maîtrisent parfaitement le russe.

Le directeur du Centre Pouchkine de Tallinn (Estonie) explique que le russe fait officiellement partie en Estonie des « langues des nationalités et des minorités nationales ». En dépit d’une augmentation de l’intérêt pour la langue russe, les écoles « russes » ferment : les parents russes inscrivent leurs enfants dans des écoles estoniennes : leurs enfants parlent couramment le russe mais ne savent pas l’écrire. En nombre d’élèves, le russe vient en seconde position après l’anglais. L’un des participants, dans la salle, suggère à l’auteur de l’exposé d’emprunter la voie de l’UE, créer des écoles bilangues, au lieu de pleurer passivement sur l’évolution de la situation.

En Lituanie, le nombre d’élèves étudiant le russe est passé en dix ans de 55 000 à 20 000. Le russe n’est plus enseigné dans les établissements d’enseignement supérieur, la chaire de philologie russe de l’université de Vilnius est fermée. Les enfants de parents russes fréquentent les écoles et lycées lituaniens. Le collègue professeur de russe en Lituanie termine son exposé par une phrase digne d’intérêt : « En Lituanie, les écoles russes doivent faire de nos enfants des Russes » (V Litve russkaïa škola dolžna vospityvat’ našix detej russkimi ljud’mi) et appelle de ses vœux une sorte de « parrainage » culturel de la Russie sur la communauté des Russes de Lituanie, dans le cadre des accords bilatéraux et internationaux, à l’instar de ce que font les autorités polonaises pour défendre et promouvoir énergiquement leur langue en Lituanie.

En Lettonie, la situation est sensiblement différente : 35% de la totalité des établissements d’enseignement secondaire dispensent leur enseignement en russe. Les autorités lettonnes ont fait le choix d’une politique d’assimilation, alors que 40% des habitants déclarent que le russe est leur langue maternelle.

En revanche, en Géorgie, d’après Madame N.S. Tchokhonelidze, professeur de langue russe à l’université de Tbilissi, la situation de la langue russe s’est nettement améliorée : après une chute dans les années 1999-2000, une stagnation dans les années 2000 – 2003, le russe est reparti à la hausse depuis 2004 : comme par le passé (soviétique et impérial), il est de bon ton dans les familles intellectuelles et les milieux d’affaires de Géorgie de faire apprendre le russe à ses enfants. Les principales villes du pays ont une chaire universitaire d’enseignement du russe (LLCE) et forment de nombreux jeunes professeurs de russe, métier pour lequel les vocations sont nombreuses. En mai 2004, a été créée une« Union pour l’apprentissage et la popularisation de la langue russe », qui organise des cours intensifs de russe à titre gratuit dans les principales villes du pays.

En Roumanie : F. Kirilè, directeur adjoint de la faculté de russe de l’université de Bucarest, fait un intéressant exposé sur la communauté russe des Vieux-croyants de Roumanie, les « lipovane », dont les ancêtres ont quitté la Russie dans la deuxième moitié du XVIIe siècle et la première moitié du XVIIIe siècle, pour fuir les persécutions contre les vieux-croyants. On en compte 100 000 aujourd’hui, installés principalement en Bukovine et en Moldova, dans quelques villes et dans les zones rurales. Ils ont fondé une communauté (association laïque) des lipovane russes.

Konstantin Zatouline, directeur de l’Institut des Etats de la CEI, député de la Douma de Russie, tente une synthèse. Je cite l’essentiel de ses propos : « le rejet de la langue russe dans l’espace historique de la Russie est incontestable, en particulier à l’occasion des « révolutions des langues (yazykovyje revol’ucii) de la fin des années 1980, comme par exemple en Moldavie, où les nationalistes souhaitaient répandre la langue moldave.

Dans toute l’étendue de l’ex-URSS, la langue russe a le statut de langue de l’Etat en Biélorussie et de langue officielle en Kirghizie ; point final.

Dans les autres Etats, on observe le paradoxe suivant : alors que la langue russe fait l’objet de mesures de limitation de la part des autorités nationales, les livres en langue russe se vendent de mieux en mieux.

En outre, il convient de distinguer deux questions :

 La loi de la Fédération de Russie sur la citoyenneté doit être révisée et autoriser la double citoyenneté (nationalité) ;

 Dans certains pays de la CEI, le statut de langue d’Etat pour la langue russe pourrait être revendiqué de manière plus active par les autorités russes. Pour sa part, la Russie a déjà adopté un « Programme d’immigration (en Russie) volontaire » destiné à aider matériellement les Russes qui décident de quitter les pays voisins (Etats de la CEI) et venir s’installer en Russie. En outre, les autorités russes et ukrainiennes sont en train d’élaborer un accord réciproque de soutien de la langue de l’autre Etat sur leurs territoires respectifs. »

Konstantin Zatouline termine son exposé par un énergique « nous soutenons notre langue et notre culture, nous ne créons pas de cinquième colonne », tout en appelant de ses vœux une politique de chantage économique aux pays voisins qui continueraient à pratiquer le « refoulement » de la langue russe, politique qui verrait les patrons des sociétés russes implantées dans ces pays ou ayant contracté avec des entreprises des dits pays menacer de rompre leurs contrats si les mesures « anti-langue russe » n’étaient pas levées….

Cette dernière proposition s’est attirée immédiatement la réplique passionnée et cinglante de Vladimir Kazarine, professeur, directeur de la chaire de littérature russe et étrangère à l’université de Tauride, vice-gouverneur de Sébastopol, ancien vice-premier ministre de Crimée, qui montra en quelques phrases le danger mortel que représenterait pour la Russie une telle attitude si elle était adoptée par les plus hautes autorités de l’Etat.

Citant le fameux poème de Pouckine où le poète prédit être lu un jour dans toutes les langues de l’Empire russe, il en appela aux grandes traditions de tolérance et d’ouverture de la culture russe pour dénoncer des propositions à son avis contraire à l’intérêt national bien compris.

Alors que je venais d’ achever la rédaction de ce compte-rendu, je suis tombé par hasard, sur le site internet de la Nezavissimaïa Gazeta, numéro du 29 juin 2007, sur un article signé du même Vladimir Kazarine, qui reproduit mot pour mot le texte de l’exposé qu’il a prononcé à la conférence. Je vous propose d’en prendre connaissance dans ce Bulletin, à la suite de ce compte-rendu.

En guise de transition vers mon commentaire de cette conférence, je ne résiste pas au plaisir d’opposer Konstantin Zatouline à…lui-même, en citant une autre déclaration du député, trouvée dans un numéro de mai 2007 du quotidien Novye Izvestia : « La Russie ne doit pas chercher des amis parmi ses voisins. Leur indépendance est encore en train de se mettre en place et il est logique de voir en eux non pas des amis, mais des proies. » Lapsus individuel ou reflet d’une attitude collective au sein des autorités russes ?


Mon commentaire :

Le hasard et un certain flottement dans l’organisation à l’ouverture de la conférence m’ont amené à m’inscrire dans une commission où je n’avais pas ma place, celle consacrée au statut de la langue russe (sous-entendu dans les Etats voisins de la Russie). Je dois dire que je ne l’ai pas regretté et ai appris beaucoup de choses non seulement sur la situation du russe dans les Etats voisins de la Russie mais aussi sur la manière dont les choses étaient perçues, ressenties par les acteurs locaux de la langue russe. Comme vous pouvez le constater d’après le bref résumé que vous venez de lire, la plupart des intervenants se contente de dresser un tableau concret, factuel de la situation et de ses origines récentes et, pour le dire crûment, de verser une larme sur sa dégradation, tout en appelant à une intervention plus énergique des autorités politiques russes.

Si l’on doit comprendre et compatir à la perte de vitesse du russe dans la plupart des Etats voisins de la Russie et à ses conséquences culturelles et humaines, en particulier pour nos collègues, on ne peut qu’être frappé par l’absence totale dans ces discours de réflexion politique, de recul historique (à l’exception notable de celui de Vladimir Kazarine). Alors que les Russes sont eux-mêmes entraînés dans une puissante vague nationaliste (dont les racines sont sans doute à chercher dans l’humiliation matérielle, psychologique et nationale subie par la population russe dans les années 1990 à la suite de l’effondrement de l’URSS), ils semblent incapables de comprendre et d’analyser ce même nationalisme lorsqu’il enfle (comme en écho et avec les mêmes dérapages dans les discours et les actes) en Estonie, Ukraine, Moldavie, Géorgie, etc…

D’autre part, manque aussi à l’appel l’analyse de la relative inefficacité aussi bien des mesures « anti-langue russe » prises ici et là par les autorités nationales que des campagnes anti-russes ou anti-Russie régulièrement orchestrées : en Géorgie, en Kirghizie et ailleurs. Le contraste est saisissant entre les vociférations anti-russes d’une certaine presse (qui font écho à l’hystérie anti-géorgienne des autorités russes à l’automne 2006 et anti-estonienne des mêmes au printemps 2007), et le comportement de très nombreuses familles, qui restent sourdes au déluge des propagandes nationalistes, et continuent de faire apprendre le russe à leurs rejetons. Cet écart entre les discours et attitudes des responsables politiques et le comportement d’une partie de la population aurait mérité, à mon avis, plus d’attention. En l’espèce, je le trouve, pour ma part, assez réjouissant. Pour paraphraser un célèbre aphorisme, qui est d’ailleurs autant valable pour la Russie que pour la France d’aujourd’hui, « dirigeants proposent, peuples disposent ».

Je vous renvoie à ce sujet à la réplique désabusée du général de Gaulle à André Malraux : « Les historiens s’imaginent que l’on peut faire ce qu’on veut, quand on est au pouvoir. Louis XIV se plaignait de n’être pas obéi en Auvergne ; des accusés dans l’affaire des Poisons avaient trouvé refuge auprès du gouverneur. Napoléon se plaignait de n’être obéi à Orléans que lorsqu’il y allait ! Et je ne suis pas parvenu à faire reconstruire aux Halles des édifices convenables. » (André Malraux, Le Miroir des Limbes, La Corde et les Souris, IV, Gallimard, Pléiade, 1976, page 680. Le titre de l’édition originale de la relation par Malraux de son entretien avec le général de Gaulle à Colombey le 11 décembre 1969 est « Les Chênes qu’on abat », 1971). Une lecture salutaire, en ces temps de « marquettingue » (prononciation du Général) politique généralisé….

Philippe Comte
Paris, 1er juillet 2007



Isba - village de Koultouk - lac Baïkal - Photo : Elena Jourdan


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